Selon la théorie de l’intersectionnalité, les identités sociales ne sont pas étanches, mais multiples et interreliées1. Par conséquent, une vie humaine et ses dimensions sociales ne peuvent se réduire à des caractéristiques simples ni occuper un espace cloisonné. C’est-à-dire que l’expérience d’un Antillais gai séropositif n’est pas la même que celle d’une Antillaise, d’une personne séropositive, ou d’un homme gai. Les multiples identités sociales de l’individu (ses expériences personnelles/interpersonnelles) interagissent avec des facteurs de niveau moyen (société/collectivité/province) et avec des facteurs structurels de niveau macroscopique (p. ex., politiques et structures nationales/organisationnelles) qui engendrent des inégalités en matière de santé.
La réadaptation propose une stratégie pour abolir les barrières liées à l’intersectionnalité en ciblant les invalidités et en aidant les personnes à optimiser leur fonctionnement, leur participation et leur autonomie. En plus d’un rôle clinique, les professionnels de la réadaptation ont aussi un rôle à jouer au plan de la défense des intérêts pour modifier les grands déterminants de la santé qui exacerbent les invalidités.
La section suivante décrit brièvement certains des besoins particuliers des populations séropositives que l’on rencontre au Canada et d’autres considérations d’intérêt pour les professionnels de la réadaptation qui travaillent auprès de personnes vivant avec le VIH.
1 Ontario HIV Treatment Network. Intersectionality in HIV and other health related research.