L’utilisation de drogues intraveineuses est un important facteur de risque de transmission du VIH, et elle représente 30 % des nouvelles infections au Canada1. De plus, environ 20 % des personnes vivant avec le VIH au Canada consomment de la drogue1. La toxicomanie et autres dépendances peuvent accélérer la progression du VIH et aggraver ses conséquences, surtout au niveau cérébral. Selon la recherche clinique, la consommation de drogues et les dépendances peuvent accroître la charge virale, accélérer la progression de la maladie et aggraver la mortalité liée au sida même chez les patients sous TAR. De plus, les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie sont moins fidèles à leur TAR, ce qui aggrave l’évolution de leur maladie2.
Le débat se poursuit au sujet des soins aux personnes toxicomanes et de la meilleure approche entre la réduction des risques et l’abstinence pour répondre à leurs besoins. L’abstinence requiert l’arrêt complet de la consommation des substances, alors que la réduction des risques promeut une amélioration de l’état de santé et de la sécurité de la personne qui consomme des substances en visant à réduire les risques qui y sont associés. Les tenants du modèle de réduction des risques sont d’avis que l’abstinence est un objectif irréaliste pour certaines personnes toxicomanes et par conséquent, ne devrait pas justifier le refus d’offrir des services. Les organismes communautaires dans le domaine du VIH favorisent généralement le modèle de réduction des risques. Ce thème et les approches thérapeutiques sont présentés plus en détail à la section 3-10 du Guide complet de soins aux personnes atteintes d’une infection à VIH.
Un nombre substantiel de personnes séropositives qui s’injectent des drogues souffrent aussi d’hépatite C3. Elles sont exposées à un risque significativement plus élevé de ne pas recevoir de soins ou de ne pas faire le suivi de leurs soins4. L’impact des déterminantes sociaux de la santé, plus précisément les besoins de base, tels que nourriture, hébergement et sécurité, empêche plusieurs personnes de suivre adéquatement leur traitement pour le VIH et le VHC, ce qui a une influence à la hausse sur la mortalité et la morbidité3. Chez les personnes traitées, l’hépatotoxicité associée au TAR peut aggraver l’hépatite C4. Il est maintenant possible de traiter et de guérir l’hépatite C, mais la réussite du traitement dans cette population requiert une approche interdisciplinaire, si possible5.
1 Société canadienne du sida. Utilisateurs de drogues.
2 National Institute on Drug Abuse. Part 3: The connection between substance use disorders and HIV.
3 Degenhardt L, Peacock A, Colledge S, Leung J, Grebely J, et al. Global prevalence of injecting drug use and sociodemographic characteristics and prevalence of HIV, HBV, and HCV in people who inject drugs: a multistage systematic review. Lancet Glob Health. 2017 Dec;5(12):e1192-e1207. doi: 10.1016/S2214-109X(17)30375-3. Epub 2017 Oct 23. Erratum in: Lancet Glob Health. 2017 Nov 15;: PMID: 29074409
4 Hu J, Liu K, Luo J. HIV-HBV and HIV-HCV Coinfection and Liver Cancer Development. Cancer Treat Res. 2019;177:231-250. doi: 10.1007/978-3-030-03502-0_9. PMID: 30523627.
5 Reece R, Dugdale C, Touzard-Romo F, Noska A, Flanigan T, Rich JD. Care at the Crossroads: Navigating the HIV, HCV, and Substance Abuse Syndemic. Fed Pract. 2014 Feb;31:37S-40S. PMID: 25520548.