Le genre a généralement été défini par l’ensemble des attentes et des normes partagées par une société au sujet du comportement, des caractéristiques et des rôles masculins et féminins acceptés1. La notion de genre diffère de la notion de sexe en ce sens qu’il fait référence à des rôles et des attentes spécifiques socialement prescrits, tandis que le sexe fait référence aux attributs biologiques1. Les inégalités liées au genre font référence aux débouchés et au pouvoir sociaux basés sur le genre. Ceux qui ont moins de débouchés sociaux sont plus susceptibles de voir leurs besoins négligés ou marginalisés, d’avoir moins accès aux services sociaux et aux soins de santé et d’être plus à risque de contracter des maladies transmissibles, comme le VIH1.
Le VIH affecte les hommes et les femmes, mais un certain nombre de facteurs socioéconomiques, en plus des différences physiologiques, exposent les femmes à un risque accru d’infection. Les enjeux tels que pauvreté, marginalisation, inégalités et violence liées au genre accroissent la vulnérabilité des femmes vis-à-vis de l’infection au VIH2. Au Canada, les taux d’infection chez les femmes augmentent, les femmes racialisées et autochtones représentant la majeure partie des nouveaux cas de VIH chez les femmes annuellement. Des consultations auprès de femmes canadiennes vivant avec le VIH ont fait ressortir trois caractéristiques centrales des soins de soutien pour le VIH centrés sur les femmes, notamment : (i) services coordonnés et intégrés pour répondre aux priorités des femmes en lien avec le VIH et les soins de santé, et protection contre l’exclusion des soins en raison de la stigmatisation liée au VIH, (ii) soins qui reconnaissent et ciblent les obstacles structurels limitant l’accès des femmes aux soins, (p. ex., violence, pauvreté, maternité, stigmatisation liée au VIH et défis du dévoilement sécuritaire), et (iii) conception et prestation de soins qui favorisent le soutien et le leadership assurés par des paires afin de respecter la diversité de l’expérience des femmes, surmonter leur isolement, et prioriser leur appropriation des décisions qui affectent leur vie3.
Les besoins des personnes transgenres vivant avec le VIH ont aussi été explorés. Les facteurs associés à un moindre engagement à l’endroit des soins incluaient : symptômes dépressifs et syndrome de stress post-traumatique, obstacles à l’accès aux soins, transphobie, stigmatisation liée au VIH et insécurité en matière de logement4.
1 Gahagan J, Ricci C. HIV/AIDS Prevention for Women in Canada: A meta-ethnographic synthesis. 2011.
2 Gatali M, Archibald CP. Women’s Health Surveillance Report: A Multi-dimensional Look at the Health of Canadian Women. Canadian Institute for Health Information, 2003.
3 O’Brien N, Greene S, Carter A, Lewis J, Nicholson V, et al. Envisioning Women-Centered HIV Care: Perspectives from Women Living with HIV in Canada. Women’s Health Issues. 2017 Nov-Dec;27(6):721-730. doi: 10.1016/j.whi.2017.08.001. Epub 2017 Sep 6. PMID: 28887140.
4 Lacombe-Duncan A, Bauer GR, Logie CH, Newman PA, Shokoohi M, Kay ES, Persad Y, O’Brien N, Kaida A, de Pokomandy A, Loutfy M. The HIV Care Cascade Among Transgender Women with HIV in Canada: A Mixed-Methods Study. AIDS Patient Care STDS. 2019 Jul;33(7):308-322. doi: 10.1089/apc.2019.0013. Epub 2019 Jun 12. PMID: 31260342.
Le lien suivant contient des renseignements additionnels au sujet du VIH chez certaines populations spécifiques : Populations spécifiques