Les fournisseurs des services de réadaptation ont pour rôle de soigner les personnes vivant avec le VIH tout au long de l’évolution de l’infection et des problèmes de santé chroniques qui s’ensuivent. Dans cette section, nous présentons les stades de l’infection au VIH. Pour en savoir plus sur le rôle de la réadaptation dans la maladie au VIH, voir section 1.7.
2.1.1 Infection aiguë
Lorsqu’une personne contracte l’infection, on parle de virémie, un terme générique qui s’applique à toutes les infections virales. Pendant cette phase initiale, le virus se multiplie rapidement et les personnes éprouvent souvent des symptômes grippaux (p. ex., fièvre, fatigue, courbatures, céphalées et érythème cutané). Bon nombre de ces symptômes passent inaperçus.
Une personne est plus contagieuse pendant cette période.
Au cours des 2 à 6 premières semaines, la numération des lymphocytes CD4 diminue rapidement à mesure que le virus s’y attaque.
Après 6 à 8 semaines, des anticorps sont fabriqués par suite de la réponse immunitaire (séroconversion), et la charge virale (quantité de VIH dans le sang) diminue.
Les tests de dépistage du VIH sont conçus pour détecter la présence de ces anticorps, ainsi une personne aura un test VIH positif après la séroconversion. Chaque test offre une fenêtre sérologique différente1,2.
Les anticorps dirigés contre le VIH sont mesurés dans les 3 mois de l’infection initiale chez la plupart des gens. Pendant ce temps, certains ne montrent aucun signe d’infection.
1 Gouvernement du Canada. Types of HIV Tests.
2 CATIE. Les technologies de dépistage du VIH
2.1.2 Latence clinique
Durant la phase de latence clinique, une personne infectée par le VIH peut être asymptomatique ou ignorer sa séropositivité. Cette phase varie en durée et dépend de plusieurs facteurs, y compris l’état de santé préexistant, les facteurs génétiques, les déterminants sociaux de la santé et le stress.
Lorsque la numération des CD4 diminue sous 200 cellules/mm3, le système immunitaire lutte contre le virus, la charge virale augmente et l’organisme est sensible des infections opportunistes et maladies reliées au VIH.
Si la personne n’est pas traitée au moyen de médicaments contre le VIH à ce moment (c.-à-d., une fois que la numération des CD4 a diminué à moins de 200 cellules/mm3), l’histoire naturelle du VIH a montré que les cas de mortalité sont élevés en l’espace de 2 à 3 ans.
Il est important de noter, toutefois, que la plupart des personnes séropositives ont désormais une espérance de vie quasi normale si elles ont accès à un traitement antirétroviral et qu’elles y sont fidèles toute leur vie1.
1 Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Global report: UNAIDS report on the global AIDS epidemic 2013. November 2013
2.1.3 Sida (syndrome d’immunodéficience acquise)
Aux stades avancés d’une infection au VIH, une personne peut recevoir un diagnostic de syndrome d’immunodéficience acquise (sida).
Le sida n’est pas une maladie. C’est une catégorie développée en 1993 par les laboratoires de lutte contre la maladie aux États-Unis pour identifier la progression avancée du VIH1. Une personne souffre de sida si :
- elle est VIH-positive, et
- sa numération de CD4 est inférieure à 200 cellules/mm3 ou
- elle présente une des 26 maladies cliniques liées au diagnostic de sida.
Compte tenu de l’avancement des traitements pour le VIH, le système de classification du sida est utilisé moins souvent.
Les professionnels de la réadaptation devraient cibler les difficultés (c.-à-d., incapacités, limitations des activités, restrictions de la participation) résultant du VIH et/ou des maladies associées au VIH (qui peuvent ou non être liées au « sida »). Voir section 1.3 pour plus de détails.
1 Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. 1993 Revised Classification System for HIV Infection and Expanded Surveillance Case Definition for AIDS Among Adolescents and Adults. December 1992.